Le labyrinthe (partie 2)

La série d’articles “Curiosités Paysagères” est librement adaptée du livre “Jardins : guide d’inspiration paysagère”, par M. Stéphane Krebs, aux éditions Favre.

Cet article est la seconde partie d’un texte, vous trouverez la première ici.

De nombreuses civilisations ou religions ont employé le labyrinthe comme symbole d’un cheminement initiatique, parfois long et pénible.

Vers la fin du Moyen Age, le labyrinthe représente le péché, le mal, la luxure, la perdition et l’errance. Les labyrinthes existants sont alors en proie à la destruction dans les pays chrétiens du XIVe au XVe siècle, et même pour certains jusqu’au XVIIIe siècle.

Au XVe siècle toutefois, dès la Renaissance, les labyrinthes intègrent les jardins sous forme de divertissement, évoquant le jeu et le plaisir de se perdre.
Ils deviennent également un lieu privilégié, une aubaine pour les comploteurs en tout genre de l’époque. La légèreté d’alors contraste avec le caractère sacré des labyrinthes précédents, notamment celui des cathédrales gothiques.

La réalisation d’un labyrinthe peut être figurative, soit en deux dimensions avec un tracé au sol, soit en trois dimensions avec de hautes parois contraignantes bordant les allées.

Les labyrinthes figuratifs peuvent être réalisés notamment en dallage, pavage, pelouse, pierre, etc…

Les labyrinthes contraignants quant à eux peuvent être réalisés au moyen de haies végétales, de murs, de palissades ou encore de tranchées.

Les espèces les plus couramment utilisées pour la création de labyrinthes végétaux sont l’if et le buis, en raison de leur feuillage persistant qui conserve leur effet tout au long de l’année. On emploie plus rarement des espèces à feuillage marcescent, telle que la charmille.

L’utilisation de buis n’est toutefois pas recommandée actuellement au vu des importants problèmes liés à la chenille du papillon, de la pyrale du buis, ainsi qu’aux deux maladies Cylindrocladium buxicola et Volubella buxi.

Afin de permettre les opérations de calibrage des haies après de nombreuses années, il s’agit de choisir des végétaux capables de redémarrer sur le “vieux bois” après la taille.

Les entrées et les passages du labyrinthe peuvent être marqués par des sujets dominants tels que des pyramides ou autres topiaires intégrées dans les têtes de haies.

Quant aux cheminements, ils peuvent être réalisés en toutes sortes de revêtements, le plus couramment employé restant le gravillon ou une matière argilo-calcaire.

La conception des labyrinthes est hautement symbolique : un cercle représente la perfection, un ovale peut représenter la féminité, le carré exprime la Terre ou même l’Univers, la croix centrale symbolise le centre de l’Univers et respectivement le point de rencontre de l’humanité, tandis que la spirale évoque le cycle perpétuel et l’avenir.

De nos jours, on retrouve des labyrinthes ludiques et didactiques au sein de parcs d’attractions pour jeunes et moins jeunes, comme le labyrinthe végétal de Thoiry en France.

Les labyrinthes peuvent être ornés et agrémentés de salles vertes, de berceaux, de cabinets, de treillages, de bassins, de fontaines, de ponts, de points de vue dominants, de tapis de pelouse, de terrasses, de mobiliers, de gravures, de statues, etc…, qui surprennent et amusent les visiteurs.

De très nombreuses thématiques symboliques sont également reprises lors de la conception ou de l’agrément des labyrinthes, telles que notamment les chiffres, l’astrologie, l’astronomie.

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